Chapitre V - Maison hantée (7)

Publié le par Jensev

VII                        

 

 

 

Tarah se dirigea vers la porte derrière laquelle elle entendait hurler Dean. Elle tenta de tourner la poignée, mais il lui sembla que ça tournait dans le vide.

 

Dean : Recule-toi !!!

 

Tarah s’exécuta et attendit que Dean défonce la porte.

Soudain elle entendit un gros choc et les murs se mirent à trembler. La porte résistait à l’épaule du jeune homme et Tarah pouvait l’entendre jurer de l’autre côté. Elle grimaça en comprenant qu’il s’était fait mal et rentra la tête entre les épaules quand elle entendit les coups de pieds que Dean donnait pour briser les chambranles.

Puis il s’arrêta.

Tarah s’était rapproché et elle pouvait l’entendre reprendre son souffle.

 

Dean : Je vais dans la voiture... Je vais voir si j’ai ce qu’il faut !

 

Tarah ne répondit pas mais elle perçut le bruit de ses pas dans les escaliers. La porte d’entrée s’ouvrit, puis, plus rien.

 

La pièce était sombre. Une petite fenêtre comblée de poussière laissait apparaître un trait de lumière. Tarah s’avança vers la lucarne et, à l’aide de sa manche, essuya les carreaux poussiéreux.

Le temps s’était vite transformé, et le soleil avait laissé la place à d’épais nuages sombres.

Le peu de luminosité qui entrait dans la pièce laissait entrevoir des meubles vétustes.

 

Tarah s’approcha d’un rocking-chair délabré et elle le poussa du doigt pour le faire se balancer. Le grincement du plancher lui fit remonter un sourcil et elle prit place dans le fauteuil.

La pièce était plongée dans le silence. Pas un seul bruit ne parvenait aux oreilles de la jeune femme.

Elle s’adossa puis se laissa balancer quelques instants.

Elle se sentait bien.

Plus elle regardait cette pièce et plus elle avait l’impression de connaître cet endroit.

Elle survola la chambre du regard et put se rendre compte que les murs étaient partiellement noircis.

Puis, elle se releva et regarda de nouveau les tapisseries murales.

Elle posa sa main sur le mur, pour effleurer le vieux tissus, ferma les yeux un court instant, prit une profonde inspiration et sentit son corps submergés d’intenses frissons.

 

Elle rouvrit les yeux et se rendit compte que la pièce plongé dans le noir auparavant était maintenant très bien éclairée.

La tapisserie déchirée qu’elle caressait à l’instant, avait repris de l’éclat. Plus ses yeux parcourait la pièce et plus elle fut étonnée de ce qu’elle voyait.

Une armoire en bois de pin trônait à la place du vieux rocking-chair et au centre de la pièce, un berceau orné d’une moustiquaire se balançait au rythme de la musique qui provenait d’une boite posé sur un guéridon près de la lucarne.

Tarah s’approcha du lit et put constater, à travers le voile qui le recouvrait, qu’un bébé était profondément endormi.

Elle écarta le voile, mais fut arrêter dans sa manœuvre. Elle observa attentivement ses mains et se rendit compte que sa belle peau jeune, avait fait place à des mains plus ridées par le temps. Elle toucha son visage, mais il ne lui paraissait plus autant familier qu’avant. Elle sembla chercher quelque chose des yeux, et quand elle le trouva, elle s’avança vers un petit miroir au dessus d’une commode.

Son cœur battait de plus en plus vite à mesure qu’elle approchait et lorsqu’elle aperçut son reflet dans le miroir, elle ne put s’empêcher de sursauter.

Elle avait les cheveux noirs et parsemés de quelques mèches grises, très longs et très épais, les yeux marron et cernés certainement par la fatigue. Des rides traversaient son visage de part en part et sa bouche était mince, ses lèvres discrètes.

Il lui semblait avoir déjà vu ce visage auparavant, mais sans aucunes convictions. Elle regarda le petit lit à travers le miroir et machinalement, se retourna, s’en approcha et prit le bébé dans ses bras.

Soudain, elle sentit une douleur atroce au niveau du ventre. Elle reposa le bébé dans le berceau et baissa la tête. Une tache rouge commençait à apparaître au niveau de son nombril et grandissait de plus en plus. L’auréole remontait jusqu’à sa poitrine et la douleur empirait.

Tarah tomba à genoux et hurla.

Brusquement, elle fut projetée au plafond et ne put plus bouger. Elle était là, les bras en croix, incapable de faire un geste.

La douleur se faisait de plus en plus forte, et elle lutta pour garder les yeux ouverts au travers de ses larmes de souffrance.

Et elle le vit.

Lui.

Encore.

L’homme aux yeux jaunes venait de rentrer dans la pièce et s’approchait du berceau où l’enfant avait commencé à pleurer.

L’homme souleva sa manche, s’entailla le bras et laissa couler le sang dans la bouche du bébé.

Au bout de quelques instants, l’homme se retourna vers la jeune femme et posément lui parla :

 

YED : Tu vois Samantha, je reviens, comme promis... Tout se passera bien pour ta fille, j’en prendrais soin... Elle n’aura rien à craindre avec moi !

 

Tarah ne réalisais pas ce qu’il se passait. Elle restait là, à le regarder, suspendue au plafond et ne savait pas si elle était une nouvelle fois en proie à l’une de ses visions, ou si ce qu’elle vivait était réel. La douleur au ventre était bien là. Elle pouvait voir le sang tomber de son corps, et immaculé la moquette blanche. Soudain l’homme aux yeux jaunes fit un geste en sa direction et Tarah sentit son corps s’enflammer. Les flammes jaillissaient de tous les côtés, brûlant sa peau et  laissant s’échapper la même odeur de chair brûlée qu’elle avait sentit sur le palier quelques minutes auparavant.

Son corps s’enflamma totalement et elle perdit connaissance.

 

Elle rouvrit les yeux et fut soulagée de voir qu’elle était toujours dans le Rocking-chair.

Elle regarda autour d’elle et constata que la pièce était redevenue aussi sombre et sinistre que quand elle y était entrée.

Dean n’était toujours pas revenu, aussi elle s’approcha de la porte pour tenter à nouveau de l’ouvrir. Au même moment, une lumière aveuglante apparut dans son dos. La jeune femme se retourna et elle fut ébahie par ce qu’elle apercevait.

La lumière baissa d’intensité peu à peu, et une forme floue apparue.

La lumière avait complètement disparut à présent et la forme se faisait de plus en plus distincte.

Tarah s’avança vers la silhouette qui était maintenant parfaitement nette, et qu’à présent elle pouvait reconnaître.

 

... : Je t’ai montré ce que tu voulais voir, maintenant que tu sais, tu dois repartir et empêcher tout ce que tes visions t’ont montrées jusqu’à présent. Si tu ne le fais pas... Un grand malheur arrivera et une guerre entre deux mondes éclatera. Crois-moi. Vas t’en et empêche tout ça.

 

La jeune femme était émue et une larme coula sur sa joue. La silhouette s’approcha d’elle et une chaleur intense l’envahit soudain.

 

... : Tarah, toi seule peut tous nous sauver. Il a des plans pour beaucoup d’entre vous, mais tu es la première de la lignée. Ais confiance en toi.

 

 

 

 

Dean enfonçait le pied de biche dans le chambranle et d’un coup sec, le tira à lui. La porte s’ouvrit et il ne fit plus un geste, stupéfié par ce qu’il voyait.

La silhouette porta un regard sur le jeune homme, lui sourit, puis recula et disparue en une fraction de seconde.

 

Tarah ne bougeait plus et avait la tête baissé. Dean s’en approcha et lui posa une main sur son épaule. Il se mit face à elle, lui releva le menton et remarqua que malgré les larmes qui lui coulaient sur les joues, la jeune femme souriait.

 

Dean : est ce que ça va ?

 

Tarah lui répondit d’un hochement de tête en fermant les yeux.

Dean fronça les sourcils, la prit par la taille et l’emmena au dehors de la pièce. Ils descendirent les escaliers et sortirent de la maison.

Une fois à l’extérieur, Tarah prit une profonde inspiration.

Dean la dévisagea, et l’air heureux qu’arborait la jeune femme, le mit presque mal à l’aise.

 

Dean : Euh ... Juste comme ça... Tu sais que c’est un esprit que tu viens de voir ?

 

Tarah se retourna vers le jeune homme et fut presque surprise de sa question.

 

Tarah : Bien sûr que je le sais !

Dean : Et... T’es pas censé t’enfuir en courant dans tous les sens en hurlant qu’on vienne te sauver ?

 

La jeune femme regarda Dean, amusé par la mimique qu’il venait d’exécuter.

 

Tarah : Pourquoi ? T’aurais aimé être mon sauveur ?

 

Tarah prit le même ton moqueur que le jeune homme avait quelques secondes auparavant, et se mit à rire.

Dean grimaça et leva les sourcils :

 

Dean : Pourquoi pas !... Tu m’expliques ?

 

Dean avait relevé sa tête, et Tarah lui répondit, sur un ton très serein et très calme :

 

Tarah : C’était ma mère !

Fin du chapitre 5

Publié dans le prix du passé

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