Chapitre 3 - I Love you Babe (6)

Publié le par sev

VI

 

 

 

Dean se leva le premier cette fois-ci. Il alla prendre sa douche et quand il revint dans la chambre une serviette autour de la taille, Tarah était à peine en train de se réveiller.

Il s’assit sur le lit, lui déposa un baiser sur le front puis la prit dans ses bras. Elle se laissa faire, encore à moitié endormie.

Elle sentait l’odeur du savon ce qui la réveilla un peu plus, et signifia à Dean qu’elle allait aussi prendre sa douche. Il l’embrassa à nouveau puis l’aida à se relever.

 

 

Ils retrouvèrent John dehors et, adoptant la même tactique que la veille, se mirent en route pour le parc.

C’était une belle journée ensoleillée. Il n’y avait pas du tout de vent mais l’air était tout de même relativement frais.

 

Tarah s’assit sur le même banc que la journée précédente, près d’une jeune femme en train d’allaiter son fils.

 

John et son fils s’étaient assis sur le gazon et observèrent la jeune femme qui regardait la mère et son enfant.

Tarah discuta avec elle un court instant et une petite fille les rejoignit. Tarah s’adressa à elle puis la petite fille lui fit un bisou sur la joue.

Tarah reprit sa discussion avec la femme puis la petite fille lui demanda de monter sur ses genoux, ce que Tarah accepta puis elle aida l’enfant à se hisser.

 

Dean regardait la scène en souriant, et son père, qui avait remarqué le regard de son fils à cet instant, ne put s’empêcher de lui demander :

 

John : Ca te donne des idées ?

Dean : Un peu oui... Mais on a encore le temps !

 

Dean s’était retourné vers son père en lui répondant, puis s’allongea dans l’herbe, le sourire aux lèvres.

 

Une heure plus tard, la mère et ses enfants s’éloignèrent. Tarah resta seule perdue dans ses pensées.

John la surveillait et ne put s’empêcher de remarquer l’air triste que la jeune femme avait à cet instant.

 

 

 

Tarah se souvenait.

 

« Elle était assise dans son canapé en lisant un bouquin, « I love you babe » de Barry White en fond sonore.

Elle avait regardé par la fenêtre et remarqué que la nuit était déjà tombée.

La sonnette de la porte avait résonné et elle s’était levée pour aller ouvrir.

Elle avait eu la bonne surprise de se retrouver face à un énorme bouquet de roses, la tête de Dean dépassant à peine des fleurs.

Il revenait de Paris, où il venait de passer 3 mois en compagnie de Lana, et, avant de partir pour Smallville, avait fait un détour pour revoir Tarah.

Elle l’avait accueilli en lui sautant dans les bras et ils avaient fait l’amour sur le canapé au rythme de la chanson, qui repassait sans cesse.

Ils s’étaient quitté au petit matin.

 

Ce fut la dernière fois que Tarah revit Dean avant d’apprendre sa mort.

 

Elle ne pouvait pas l’appeler. C’était lui qui le faisait, quand l’occasion se présentait.

Les appels ne duraient en général qu’entre 1 à 2 minutes, ce qui ne laissait pas beaucoup de temps au couple pour se dire toutes les choses qu’ils avaient sur le cœur.

C’est pourquoi, lorsque Tarah apprit qu’elle était enceinte, un mois après le départ de Dean, elle avait décidé de ne rien lui dire, pour lui faire la surprise quand il rentrerait.

Sa grossesse s’était bien passée. Geneviève venait lui rendre visite de temps en temps jusqu’à ce qu’elle parte elle aussi à Smallville.

 

Tarah vivait seule, et chaque fois qu’elle ressentait un peu trop de solitude loin de Dean, elle mettait leur chanson en boucle et s’endormait au son de la musique.

 

Lorsqu’elle avait Dean au téléphone, son cœur battait toujours encore plus fort que d’habitude, et le bébé devait le ressentir car il donnait de plus en plus de coup de pied à sa mère. Tarah avait eu du mal à cacher la vérité au jeune homme, mais se disait toujours que la surprise allait être de taille et qu’avec un peu de chance il serait là pour l’accouchement.

 

Elle avait John de temps en temps aussi au téléphone, en général celui-ci appelait quand il n’avait plus de nouvelles de son fils. Tarah s’était retenue là aussi d’apprendre à John qu’il allait être grand–père. Elle avait peur que ce dernier ne crache le morceau à son fils.

 

8 mois et demi plus tard, Dean l’avait appelé une dernière fois en lui apprenant qu’il devait rentrer une semaine après ce dernier coup de téléphone.

 

Tarah était heureuse et espérait simplement que l’enfant allait arriver à terme.

 

Elle avait compté les jours, et cette dernière semaine avait été la plus éprouvante de sa grossesse à cause des contractions.

 

La semaine était passée, mais Dean n’était pas rentré. Elle s’était dit que ce n’était qu’une histoire de quelques heures et attendait toujours, dans l’espoir qu’il passe la porte au plus vite.

 

Puis, une nuit, elle s’était réveillée. Elle venait de perdre les eaux et s’était dit qu’elle ne pouvait malheureusement plus attendre. Elle avait appelé un taxi qui l’avait amené en urgence à l’hôpital.

 

Elle avait à peine passé la porte du service des accouchements, lorsqu’elle reçu un appel.

 

Elle s’était figé soudain, se répétant les mots que John venait de lui dire.

 

« Dean est mort »

 

Elle avait laissé tomber le téléphone, avait blêmit puis perdue connaissance, s’écroulant sur le sol comme une poupée de chiffon.

 

Son cœur s’était arrêté de battre.

 

 

 

Elle s’était réveillé 3 jours plus tard, entourée de tuyaux, et ressentait un grand vide.

 

Elle s’était levée de son lit, avait enlevé avec folie les seringues plantée dans ses bras et affolé, avait déambulée dans les couloirs de l’hôpital en hurlant d’une manière complètement insoutenable qu’on lui avait volé son enfant. Les cris qu’elle avait poussés avec tellement de violence avaient ameuté tout le service. Elle s’était étranglée dans ses sanglots et un hurlement atroce se fit entendre. Le nom de Dean avait résonné avec fracas dans tout l’hôpital.

Les médecins avaient du faire appel à la sécurité pour la calmer, et lui avaient donné un sédatif.

 

Elle s’était une nouvelle fois réveillée, 4 heures plus tard, sanglée comme on attache les fous. Le docteur s’était approché d’elle et lui avait raconté ce qu’il s’était passé.

Tarah avait fondue en larme quand elle avait appris que les médecins n’avaient pas réussi à sauver l’enfant, son cœur s’étant arrêté de battre en même temps que celui de sa mère, et trop fragile, le petit être n’y avait pas survécu.

 

Tarah réalisa alors qu’elle avait perdue l’homme qu’elle aimait le plus au monde ... et le fruit de leur amour. »

 

 

 

Elle regarda sa montre et fit signe à John et Dean qu’elle rentrait à l’hôtel pour manger.

 

Sur la route elle ne put s’empêcher de pleurer et se dit que ça avait été une très bonne chose que de ne pas avoir dit la vérité à Dean.

 

Elle regagna la chambre puis, 5 minutes plus tard, Dean la retrouva. Elle simulait un sourire et Dean sut que quelque chose n’allait pas. Il s’approcha de la jeune femme en lui demandant si ça allait et Tarah le regarda droit dans les yeux, les larmes recommençant à couler et dans un profond soupir elle lui répondit :

 

Tarah : Tu m’as manqué.

 

Dean la prit dans ses bras et lui murmura à l’oreille :

 

Dean : Toi aussi tu m’as manqué ma puce.

 

Ils restèrent là, collés l’un à l’autre et Tarah se mit à sangloter encore plus fort.


Suite

Publié dans le prix du passé

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